Déclaration des Azerbaïdjanais vivant en France

Déclaration des Azerbaïdjanais vivant en France

Nous, Azerbaïdjanais vivant en France, condamnons et rejetons fermement la résolution du Sénat français contre l’Azerbaïdjan.

Nous déclarons sans équivoque que ce document contient des accusations contre notre Patrie, et donc contre nous. La proposition de résolution représente une vision absolument partielle et biaisée de la situation dans la région du Caucase du Sud. La résolution ignore complètement l’autre partie, les millions d’Azerbaïdjanais, leurs sacrifices, leurs sentiments de douleur, de chagrin et de perte d’êtres chers. Et c’est à nous seuls que ce document attribue le rôle de l’agresseur. Une telle vision biaisée, la préférence pour une nation, la discrimination et la condamnation aveugle d’une autre est une manifestation publique d’intolérance ethnique et de racisme !

Au lieu d’adopter des résolutions biaisées, le Sénat français devrait s’engager dans des activités qui servent la paix, la stabilité et le progrès dans la région, ce qui répondrait aux intérêts de la France et contribuerait au développement durable de la région.
Nous vous demandons instamment de prendre en considération notre point de vue sur les écrits biaisées des paragraphes de la résolution mentionnés ci-dessous.
Le paragraphe 21 du projet de la résolution du Sénat accuse l’Azerbaïdjan de commettre des « crimes de masse ». Il y a également un appel à mener une enquête à cette occasion devant la Cour pénale internationale. En octobre 2020, les forces armées arméniennes ont tiré cinq fois des missiles sur Ganja, l’une de nos plus grandes villes. Cet automne-là, plus de 80 endroits en Azerbaïdjan ont été bombardés. Ainsi, il y a deux ans, nos compatriotes ont été victimes d’une agression. A cette époque, 454 personnes ont été blessées, dont 50 enfants. Le nombre de personnes tuées s’élevait à 93, dont 27 femmes et 12 enfants. Réfléchissez-y, s’il vous plaît ! Il ne s’agit pas seulement de chiffres. Il s’agit de petits enfants déchiquetés ou tués sous les décombres des bâtiments effondrés. Par exemple, Naryn Khalygova n’avait que 10 mois ; MadinaChakhnazarli avait un an ; Maryam Khalilli n’avait que six ans. Tous ont été tués pendant le bombardement arménien de Gandja. Ces noms sont maintenant gravés dans notre mémoire ! Mais la France civilisée a choisi de ne pas remarquer l’assassinat de ces enfants. Au cours des deux dernières années, pas un seul membre du Sénat français n’a émis une condamnation ou un appel à enquêter et à punir les responsables de ce crime de masse ! Des enfants azerbaïdjanais, massacrés et mutilés dans la nuit dans leurs berceaux, ne méritent-ils pas l’attention des membres du Sénat ? !

Le paragraphe 20 du projet de résolution du Sénat stipule que l’Azerbaïdjan doit assurer« le droit au retour des populations déplacées » (arméniennes). Selon la résolution de l’Assemblée générale des Nations unies du 23 mars 1994, plus d’un million d’Azerbaïdjanais ont été expulsés de leurs foyers à la suite des attaques des forces armées de l’Arménie ! En particulier, ils ont été expulsés de régions reconnues par la communauté internationale comme le territoire souverain de l’Azerbaïdjan. La résolution de l’Assemblée générale des Nations unies note que « les réfugiés et les personnes déplacées sont dans une situation précaire, menacés de malnutrition et de maladie ». Le document cité contient un appel à tous les Etats pour qu’ils apportent un soutien efficace « aux réfugiés et aux personnes déplacées d’Azerbaïdjan ». Mais en 30 ans, le Sénat français n’a jamais examiné une résolution demandant le droit au retour de ces personnes. Est-ce que vous privez les réfugiés azerbaïdjanais de ce droit, contrairement aux Arméniens, beaucoup moins nombreux, qui ont quitté le Karabakh ?

Le 20e paragraphe du projet de résolution du Sénat dit que l’Azerbaïdjan doit assurer « la préservation du patrimoine culturel et religieux arménien ». Cependant, le Sénat n’a jamais fait de telles déclarations sur l’obligation de la partie arménienne de préserver le patrimoine culturel et religieux azerbaïdjanais dans les territoires souverains de l’Azerbaïdjan, qui étaient sous occupation depuis 30 ans. Les dirigeants de notre Patrie ont défié la communauté internationale sur ce sujet. Mais le Sénat a toujours gardé un silence assourdissant pendant 30 ans. Entre-temps, 215 monuments historiques et culturels ont été endommagés dans la seule ville de Choucha ; pour l’ensemble des territoires occupés, seules 4 mosquées sur 67 ont partiellement survécu. Les membres du Sénat français pensent-ils que l’histoire, la culture et la religion azerbaïdjanaises ont moins de valeur que celles des autres peuples du Caucase ?
Quelle est la raison de cette discrimination flagrante ? Il est bien connu que la France abrite l’une des plus grandes diasporas arméniennes du monde. La grande majorité de ces citoyens français, qui ont un poids électoral considérable, n’ont jamais mis leur pied en Arménie. Au lieu d’encourager les parties à un rapprochement mutuel pour parvenir à la paix, les auteurs de la résolution proposée appellent l’État à renforcer les capacités de défense de l’Arménie, c’est-à-dire à l’armer d’armes françaises modernes. Dans le même temps, la responsabilité de la poursuite des affrontements incombe exclusivement à l’Azerbaïdjan. Ainsi, la vision raciste et les ambitions personnelles de certains politiciens, ainsi que les vieux griefs de certains Français d’origine arménienne, créent les conditions préalables à une future escalade dans le Caucase du Sud.

N’entravez pas le processus de négociation par des accusations et des sanctions biaisées ! Tels actes ne sont certainement pas propices aux efforts de paix.

 

kaynak:http://diaspor.gov.az/az/news-detail/azerbaycan-icmasi-fransa-senatina-teqdim-olunan-qetname-layihesine-keskin-etirazini-bildirib-1909

 

 

 

 

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